DIMANCHE
30 MARS 2008
Ce samedi, dans les principales villes de France, une journée
de mobilisation et de soutien à la solution du
problème israélo-palestinien,
s’est tenue. A Besançon, cette mobilisation a pris
la forme d’un cortège parti de la place du 8
septembre pour arriver esplanade des droits de l’Homme.
Marie-Noelle Schoeller, première adjointe au maire,
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région et
Claude Jeannerot, président du Conseil
général étaient présents
pour soutenir la mobilisation. Sur l’esplanade a
été planté un olivier, symbole de paix
et des ressources des palestiniens. Cet olivier sera
transporté à la Citadelle de Besançon.
Des discours forts et émouvants ont
été prononcés. Voici ce que
j’aurai dit
«
J’ai passé mon bac en 1992. Le lendemain de la
victoire de la gauche israelienne, j’avais comme
épreuve d’histoire "le conflit
israelo-palestinien". J’ai terminé ma copie par
une note d’espoir.
Depuis 1992, mais surtout depuis 1948, il y a eu tant de paroles, tant
d’engagements non tenus, tant d’accords non
respectés, tant de mépris des droits de
l’autre, tant de haine au nom de la religion…
qu’on est en droit de se demander s’il faut encore
et encore discourir au risque d’apparaître comme
donneur de leçons. Est-il encore possible
d’aider à "retisser" des liens entre ces voisins
aveugles et sourds à la détresse de leur alter
ego, ces frères ennemis… ?
De même, pourrait-on dire que c’est leur affaire
à eux de faire la paix, et que s’ils
n’en veulent pas, c’est tant pis pour
eux…
Evidemment
NON, on n’a pas le droit d’arrêter la
mobilisation :
- Parce
que notre découragement n’est rien à
côté des souffrances qu’endurent depuis
si longtemps les peuples de ces deux pays, rien à
côté de la détresse vécue
par les populations directement impliquées par ce drame ;
- Parce que nous
sommes nous-mêmes concernés, car
ce conflit a des conséquences y compris sur notre vie et
notre pays ;
- Nous
n’avons le droit d’arrêter la
mobilisation parce que nous sommes collectivement responsables de la
situation au Proche-Orient, en tant qu’anciennes puissances coloniales,
mais aussi et surtout en tant que puissances actuelles ;
- Nous appartenons au même monde. Et si
l’ONU a
été créée, c’est
bien parce que l’on postule cette communauté
internationale : une communauté fondée
sur le droit, et non pas sur le droit du plus fort. C’est
pour cette raison que l’on doit se donner les moyens de faire
respecter le droit, fut-ce par la contrainte, sans quoi c’est
le droit du plus fort qui triomphe, et le droit du plus fort,
c’est l’inverse même du droit ;
- SURTOUT, nous n’avons pas le droit de les
laisser se
débrouiller entre eux, nous n’avons pas le droit
de les renvoyer dos à dos en les priant de
s’arranger entre eux car, pour qu’il puisse y
avoir des accords respectueux de chaque partie en conflit, encore
faut-il que le rapport de force soit équilibré
entre les protagonistes.
Or, c’est très loin d’être le
cas. Il est inutile de comparer la douleur, la peur, les horreurs
vécues par les uns et les autres. On ne compensera jamais
les vies brisées, la perte d’un enfant
qu’il soit palestinien ou israélien.
Les attentats suicide sont intolérables et inexcusables,
mais il faut savoir que les rancœurs ne peuvent que
s’accroître quand un peuple se retrouve
nié dans son légitime besoin d’Etat et
dans ses droits élémentaires tels que
l’accès à l’eau, la
liberté de circulation, la liberté de commercer
avec le reste du monde…
Les attaques contre la souveraineté légitime de
l’Etat d’Israël ne sont pas acceptables,
tout autant que les interventions militaires de
l’armée israélienne contre les
populations palestiniennes, que les expropriations, la construction du
long mur israélien qui confine les populations
palestiniennes dans des bantoustans.
Il est évident qu’Israël, en tant
qu’Etat, ne trouvera sa pleine et définitive
légitimité internationale que par un accord avec
les Palestiniens.
Tout comme est évident le droit à la
souveraineté, à
l’indépendance et au rassemblement du peuple
palestinien dans un Etat continu et viable sur des
frontières négociées,
acceptées et reconnues par tous, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Ce qui est demandé ici, c’est le respect des
accords signés, le respect du droit international, le
respect des droits de l’Homme, qui font de nous des membres
d’une même communauté humaine.
Si on veut que la paix ait une chance de s’installer
durablement dans cette région, la communauté
internationale se doit de faire respecter les décisions
qu’elle a prise, ainsi que les accords conclus entre les
parties.
Notre intérêt à tous est
d’aider à la recherche d’une solution
acceptable et vivable par les deux peuples concernés. Ne
laissons pas les paranoïaques et les "jusqu’au boutistes"
anéantir les conditions d’une paix durable. »
Bien à vous,
Barbara Romagnan
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