Comme cela était prévisible, le Gouvernement a annoncé hier le changement de statut à venir de la Poste. Pourtant, le Président de la République, depuis le début de la crise, mentionne régulièrement le besoin de régulation. Ce changement dans le statut de la Poste va priver la puissance publique d’un outil essentiel d’aménagement du territoire et menace ses missions de Service public.
Certes, cette transformation en Société anonyme (SA) n’est pas formellement une privatisation. Pourtant, dans les faits et autant que je le sache, la transformation d’un établissement public en SA (France Telecom, EDF, etc) a toujours été suivie de la vente des actions de l’Etat, donc à terme d’une privatisation, partielle ou totale.
Si cette privatisation prévisible est un problème, c’est parce qu'à partir du moment où les règles commerciales prévalent et que des actionnaires s’engagent en vue de gagner des dividendes, la logique de service public (pas forcément rentable ou la plus rentable à court terme) n’est plus prioritaire (même si elle n’est pas forcément exclue). Et faire gagner de l’argent aux actionnaires, surtout s’il s’agit de beaucoup d’argent et à court terme, n’est pas forcément compatible avec l’avenir de l’entreprise, de ses salariés et avec les missions de service public.
L’avenir de cette entreprise majeure nous concerne tous, c’est pourquoi je vous invite à réserver votre 3 octobre, jour où une consultation citoyenne nationale sur l’avenir de La Poste sera organisée.