Ce samedi 14 juin, j’ai participé à la cérémonie de parrainage républicain de personnes sans papiers, place d’Arènes, organisé par l’association RESF (Réseau éducation sans frontière). Avec Claude Jeannerot, nous avons parrainé conjointement un couple de jeunes tchétchènes qui attendent un enfant pour le mois de juillet prochain.
De 2000 à 2003, le jeune homme a aidé les combattants tchétchènes en les soignant et en leur apportant des médicaments. Puis il a été fait prisonnier par les Russes qui l’ont passé à tabac Il a finalement été libéré grâce au maire et à l’imam. Il a ensuite vécu en travaillant et en se cachant. Puis il s’est marié et est allé vivre dans la famille de son épouse. Les Russes ont retrouvé leur nouveau lieu de vie. Ils ont encore pu leur échappé et ont fuit, jusqu’à la Pologne où ils ont été arrêté.
Le 10 avril 2008, ils ont été envoyés au centre de rétention d’Oissel (Rouen). Puis le Juge des Référés du Tribunal administratif de Besançon a ordonné leur libération, mais leur demande d’asile n’est toujours pas prise en compte. Ils risquent à tout moment une expulsion vers la Pologne, puis l’Ukraine et la Russie où leur vie est en danger.
J’ai répondu positivement à l’invitation de RESF. Car cette famille est un symbole des victimes que produit notre monde qui favorise la circulation des biens et des capitaux, mais empêche celle des personnes et les transforme en sous citoyens quand ce n’est pas en esclave. Ce monde qui fabrique des clandestins dont le seul univers est la peur, la précarité et l’emprise de patrons sans scrupules.
Cette famille n’est pas simplement un symbole, ce sont aussi des êtres humains bien réels qui sont victimes de la guerre, de la barbarie, de l’arbitraire. Des personnes qui, comme nous tous, aspirent à vivre tranquillement de leur travail, élever leur famille, dans un monde en paix. Ce sont aussi de très jeunes gens. Il a 22 ans, elle n’a que 20 ans.
Le rôle des élus que nous sommes est de soutenir le travail des associations mobilisées et de soutenir ces familles, en étant leur parole, car eux n’ont plus guère de voix tant leur existence est difficile et en disant que nous ne faisons pas nôtre la politique menée tant au niveau national qu’international concernant les victimes de violence, de la guerre, pour lesquelles ils ne sont pour rien.
Il est vrai qu’ils ne sont pas en situation régulière, mais combien d’irrégularités autrement plus graves ont été commise à leur encontre ? Il est vrai aussi qu’on ne peut pas "accueillir toute la misère du monde" et tous les persécutés. Néanmoins aujourd’hui, ils sont là et leur premier enfant va naître sur notre territoire. Je crois que la France a les moyens et le devoir de les accueillir dans des conditions dignes.
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