J’ai assisté, aujourd’hui, à la 3ème journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, organisée par l’association ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité), à la Gare d’Eau à Besançon.
La question de la fin de vie dans les pays en état de progrès scientifique et technologique avancé se pose. En effet, les avancées de la médecine ne sont pas sans apporter de nouveaux problèmes. La science n’a pas réponse à tout. Si elle repousse l’heure de la mort, elle n’assure pas pour autant la qualité de cette mort et n’en délivre pas l’humain… Ce qui est scientifiquement possible n’est pas forcément souhaitable.
Une crise culturelle sur la question de la mort est patente dans les pays développés. La société de consommation n’a pas de place pour la mort et la souffrance qui finalement est de plus en plus reléguée dans les hôpitaux. La mort se médicalise. La mort semble ne plus faire partie de la continuité de la vie, être l’étape ultime du chemin humain. La société semble démunie, ne sait plus penser, préparer, accompagner sa venue. La mort devient un problème médical.
Elle le devient d’autant plus quand elle est précédée par une maladie grave évolutive ou terminale.
La prise de conscience de la nécessité d’accompagner les personnes en fin de vie et leurs proches a eu lieu tardivement en France, elle est l’objet de toutes les attentions ces derniers temps, suite notamment aux débats sur l’euthanasie.
Ces dispositions vont permettre d’introduire peu à peu dans les textes officiels, concernant les soins dispensés en établissement hospitalier, les actes et les devoirs professionnels et les formations soignantes, le concept et les missions de soins palliatifs et de lutte contre la douleur, concepts intimement liés.
Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.
Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne. Ils s’adressent également à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants font partie intégrante de cette démarche.
Les soins palliatifs et l’accompagnement considèrent le malade comme un être vivant et la mort comme un processus naturel. Ceux qui les dispensent cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables.
Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort.
Ils s’efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’au décès et proposent un soutien aux proches en deuil.
Le malade menacé dans sa vie est confronté à une souffrance globale où se mêlent plusieurs composantes étroitement imbriquées : les composantes physique, morale et psychologique, spirituelle, sociale… A cette souffrance globale, les soins palliatifs cherchent à répondre de façon globale… Il s’agit de fournir au malade les repères, dont il a besoin, de comprendre sa demande réelle, souvent assez éloignée de la demande exprimée, quand la menace de mort apparaît…
Les situations rencontrées en fin de vie sont toujours délicates, complexes, uniques. La loi Léonetti sur ‘le droit des malades en fin de vie’ a vu le jour le 22 avril 2005. Elle stigmatise « l’obstination déraisonnable », autre expression pour l’acharnement thérapeutique. Certes, celui-ci est banni depuis toujours dans l’article 37 du code de déontologie médicale. Mais face aux prouesses technologiques des dernières décennies, la tentation de maintenir un malade en vie à tout prix, parfois de manière artificielle est possible. De plus, avec la Loi Léonetti, les malades ont le droit de refuser un traitement et les médecins se doivent de lutter contre la douleur, même s’il existe un risque de hâter la mort du patient (article 2). Les praticiens peuvent également limiter ou arrêter un traitement, mais cette décision doit se prendre dans un cadre précis, dans une procédure collégiale qui est définie par la loi.
Une mission d’évaluation de l’application de la loi sur le terrain a été menée en 2008 et a montré des insuffisances dans sa mise en œuvre. Un programme de développement des soins palliatifs portant sur la période 2008-2012 a été mis en place par le gouvernement et est coordonné par le Dr Régis Aubry, responsable de l’unité de soins palliatifs au CHU de Besançon.
Mourir dans la dignité est donc une mission encore difficile. La mort est un sujet tabou dans notre société.
La fin de vie nécessite une réflexion permanente, en lien avec les progrès de la médecine, le vieillissement de la population et l’évolution de notre société.
Que signifient des soins palliatifs pour un être humain plongé dans une "vie" ou plutôt survie végétative? Cependant, la revendication du droit à une fin de vie digne et donc, dans certains cas à une euthanasie active, (la "mort douce" provoquée et surtout non susceptible d'engager des poursuites pénales pour ceux qui ont répondu à une demande du sujet) ne concerne que ceux qui l'ont revendiquée, réitérée dans des conditions précises. Alors pourquoi nous refuser cette "ultime liberté"? Libres sont ceux qui choisissent la souffrance, le soulagement de leur douleur par des soins palliatifs! Libres devraient être ceux qui choisissent une fin de vie dans la dignité et sollicitent la "mort douce"!
Rédigé par : goudot jean-claude | 04 novembre 2010 à 09h36