Il y a maintenant un mois que s'est déroulé le deuxième tour des élections législatives. La gauche a perdu, mais moins durement que ce à quoi on pouvait s'attendre. De même dans notre circonscription la victoire n'a pas été au rendez-vous, néanmoins il ne nous a manqué que 126 voix (sur près de 44 000 exprimés) pour l'emporter.
Quelques tentatives d'explications de notre défaite...
- Le contexte national surdéterminé par la victoire massive de Nicolas Sarkosy lors de l'élection présidentielle (Ségolène Royal n'avait réalisé que 48,1% sur notre circonscription) et le triste spectacle du PS donnant davantage le sentiment d'être préoccupé de la gestion de carrières personnelles que de la vie de nos concitoyens.
- Le contexte idéologique et culturel qui fait que nos valeurs ne sont plus celles qui dominent dans la société. La loi du plus fort le chacun pour soi semblent être, y compris pour les plus faibles, le moyen le plus efficace pour s'en sortir. La solidarité, le collectif, sont des valeurs de plus en plus dévalorisées.
- Les conditions de vie de nombre de nos concitoyens expliquent aussi largement ce résultat. En effet, plus de 7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, de plus en plus, ceux qui travaillent sont pauvres et n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Parmi ceux-ci, c'est-à-dire ceux qui auraient le plus intérêt à une politique de gauche, peu votent (et parmi ceux qui le font, peu votent pour nous). S'ils ne le font pas c'est qu'ils ont le sentiment que voter pour la gauche ne change rien à leur vie.
- La campagne que nous avons mené sur le terrain, n'est sans doute pas exempte de critiques et il est évident que l'on peut toujours faire mieux et la première personne responsable de cela c'est évidemment la candidate.
Néanmoins, malgré un contexte objectivement défavorable, nous avons obtenu un résultat que l'on peut juger encourageant et prometteur. En tout état de cause, notre militantisme politique ne peut être cantonné aux périodes électorales.
Nous avons, avec cette prometteuse défaite, l'occasion de montrer à nos concitoyens que la bataille idéologique et le combat politique doit être constant. Nous avons l'occasion de faire de la politique comme nous l'aimons : critiquer quand cela est fondé – à mon sens ça l'est souvent – la politique du gouvernement, mais surtout expliquer les raisons de notre désaccord, en quoi cela s'oppose à nos valeurs et dire ce que l'on croit juste de faire.
C'est pourquoi, comme je vous l'avais annoncé lors de la précédente lettre, je vous propose de poursuivre le travail engagé durant cette campagne de la façon suivante (à discuter) :
- Tenue de réunions cantonales pour discuter de l'actualité nationale et locale plusieurs fois par an dans chaque canton, avec annonce de la réunion par le biais d'affiches et tracts.
- Réalisation d'un journal - de 2 ou 4 pages, diffusé 2 à 4 fois par an, en fonction des forces disponibles - pour diffuser ce que l'on pense, défendre nos valeurs, expliquer l'actualité.
- Poursuite du blog et de "La lettre" par internet (avec une régularité mensuelle).
- Organisation de débats, discussions, invitation de personnalités sur des sujets choisis.
Je vous souhaite un bel été et j'attends vos commentaires.
Mlle Romagnan,
Vous souhaitez continuer à débattre sur les enjeux nationaux tant mieux pour la démocratie.Dans quelques mois il y aura les élections municipales qui seront primordiales pour l'avenir de Besançon.
Je souhaiterai dans quelques mois, que chacun puisse débattre sur les enjeux de la politique de la ville, car ce n'est plus un combat gauche/droite, mais bien un débat d'idée.
Dans les milieux populaires, la gauche a perdu du terrain lors des législatives et je tiens à saluer votre honnêteté pour l'avoir indiqué dans votre article.
L'association Cap Ouest va aussi lancer le débat sur le malaise dans les quartiers populaires, car depuis des années à Besançon ces quartiers ont été oubliés au dire de ces habitants.
Mon site www.capouest.org est ouvert à tous et les commentaires ne sont jamais censurés, alors j'attends avec impatience les débats, les discussions que chacun aura.
Le Président de Cap Ouest
Michel Omouri
Rédigé par : Omouri Michel | 18 juillet 2007 à 21h34