Ce vendredi, j’ai participé à la pose de la première pierre d’un programme de Grand Besançon Habitat aux Hauts-du-Chazal. Ce projet de 60 logements s’inscrit dans le cadre du plan de rénovation urbaine (PRU) de Planoise.
L’idée des PRU est d’améliorer la ville pour améliorer la vie des habitants des quartiers concernés. Pour cela on essaie de construire des équipements publics collectifs (comme la Médiathèque Nelson Mandela), de faire venir des commerces, pour que les quartiers ne soient pas que des cités où l’on dort.
De même, on tente d’aménager la ville autrement, de diminuer la concentration des logements et de favoriser la mixité sociale (qu’il n’y ait pas des quartiers de riches et des quartiers de pauvres).
Par exemple, les Planoisiens savent que les 1-3-5 rue de Cologne (logements de Grand Besançon Habitat) et 2-4-6 avenue Ile-de-France (Habitat 25) vont être prochainement détruits afin de refaire des logements de meilleure qualité, en nombre moins important, de refaire le Collège Diderot et déplacer son entrée à la place des actuels immeubles de la rue de Cologne. Cela permettra d’avoir une grande entrée devant le collège qui ne donne pas directement sur la route, ce qui est évidemment dangereux.
En même temps, ces opérations ne doivent pas voir le nombre de logements publics diminuer. C’est ainsi que pour remplacer les 132 logements détruits rue de Cologne, 17 seront construits à Velotte, 20 au Vallon-du-Jour, 35 et 60 aux Hauts-du-Chazal. C’est cette dernière opération qui a été lancée ce vendredi.
Dans le même temps, le comité d’évaluation et de suivi de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) a rendu son rapport. Il relève qu’alors que l’objectif des programmes de destruction-reconstruction est de briser la logique d’assignation à résidence qui relègue les familles sur un territoire subi, 68 % des nouvelles habitations sont construites en ZUS (zones urbaines sensibles).
Ainsi, ces opérations perpétuent la concentration urbaine de la pauvreté. Il est, de plus, très difficile de maintenir le niveau de loyer, ce qui diminue l’impact des rénovations. Parmi les difficultés, on peut relever le comportement scandaleux de certaines communes qui ne prennent par leur part dans la construction de logements sociaux, ce qui oblige les autres communes à compenser l’effort pour que toutes les familles puissent se loger.
De plus, ces communes sont hors la loi, car elles ne respectent pas leur obligation en matière de construction. Enfin, l’urbain ne peut pas tout. Ce qui est cassé dans le champ social ne peut être réparé dans celui de l’urbain. On ne remplacera pas la formation et l’accès à l’emploi par une nouvelle forme urbaine ou des HLM repeints, même si cela peut être utile.
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