Je dois avouer que je suis un peu perplexe sur le vote positif du groupe socialiste, vert et républicain en faveur de ce que l’on appelle le "plan de sauvetage de la Grèce".
Que se passe-t-il ? Le 19 mai, la Grèce sera au pied du mur. Il lui faudra rembourser 9 milliards d’euros, faute de quoi, elle sera déclarée en faillite. Il lui faut donc emprunter, mais à qui, comment et à quel taux ?
La question est qui doit payer la note ? On a prêté aux banques en creusant les déficits publics, après on demande aux salariés de rembourser le déficit de l’Etat, le tout sous la pression des agences de notation qui menacent de retirer aux pays leur A+ s’il n’y a pas de politique d’austérité.
On impose à la Grèce d’emprunter aux banques à 8 % alors que ces mêmes banques empruntent à la BCE à 1 %. La France emprunte à 3 % et prête à la Grèce à 5 %.
Ainsi, les banques, les Etats vont faire du bénéfice, sur le dos de la Grèce, en l’occurrence, du peuple grec.
Cette politique d’austérité est injuste car elle signifie qu’on fait payer les salariés (austérité salariale), les citoyens grecs bénéficiaires des services publics (limitation des dépenses publiques) qui, rappelons le, ne sont pas les responsables de cette crise.
Cette politique d’austérité n’est pas forcément pertinente économiquement. En effet, si le plan d’austérité conduit à casser la croissance, ce qui est probable, le Grèce aura encore plus de difficultés à rétablir ses comptes publics. Et il y a un fossé considérable entre les contraintes fixées au peuple grec et l’absence de contrôle et de sanctions à l’égard de ceux qui auraient spéculé contre le pays.
Le 9 mai est le jour de la Fête de l’Europe. Pourtant, on a du mal à s’en rendre compte. Ceux qui se présentent comme solidaires donnent plus l’impression de faire des affaires sur le dos des Grecs.
Cette banque qu’on appelle Banque Centrale Européenne ne peut pas prêter l’argent nécessaire à un pays membre. Il ne faut pas s’étonner du désamour des citoyens pour cette si belle idée et il est plus que temps de lui donner les moyens d'être au service des peuples et non pas prioritairement des banques et des marchés.
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