S’ouvre aujourd’hui à Strasbourg le 71ème congrès de l’Union Sociale de l’Habitat. La dernière proposition gouvernementale de prélever sur les organismes HLM 340 millions d'euros par an sur la période 2011/2013 fera évidemment partie du débat.
Cette proposition s’ajoute à d’autres mesures qui limitent déjà les moyens du logement social. Le budget du logement diminue, 1 milliard d'euros a été prélevé sur les fonds du "1 % logement", les subventions aux réhabilitations lourdes, les crédits appelés « Palulos » ont été pratiquement supprimées.
Or le besoin est considérable. Aujourd’hui, le logement social abrite 10 millions de locataires dans 4,2 millions de logements. Le nombre de mal logés est estimé à en France à 3,5 millions (dont 600 000 enfants), mais la fondation Abbé-Pierre estime également à 6,5 millions le nombre de personnes fragiles susceptibles de le devenir. Le manque de logements est estimé à plus de 1 700 000.
Cette taxe va encore réduire la marge de manœuvre des offices HLM, leur capacité l’investissement, que cela soit dans les logements neufs ou dans la réhabilitation. L’USH estime à 20 000 logements sociaux de moins par an le résultat de cette taxe, alors qu’il faudrait en construire beaucoup plus pour répondre aux besoins. Sans compter que cette centralisation des ressources, qui déconnecte leur utilisation des territoires qui les ont produites risque de diminuer l’intérêt des collectivités à soutenir le logement social.
Cette taxe associée au désengagement plus global de l’Etat dans la politique du logement social revient donc à faire financer les HLM de demain par les locataires d’aujourd’hui. Dans le même temps, grâce à l’investissement Scellier, le gouvernement rembourse aux propriétaires plus du tiers du prix d’un logement neuf mis en location. On peut penser que quand on achète un logement neuf pour le louer, c’est qu’on est déjà logé, donc le financement de ce logement ne constitue pas une priorité pour la collectivité.
On fait payer aux pauvres le logement pour d’autres pauvres et on finance les investissements des riches avec nos impôts, alors que l’effort devrait être équitablement répartis entre les citoyens en fonction de leurs capacités contributives.
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