Les campagnes électorales ne permettent pas de parler correctement de tous les sujets. Nombreuses sont les thématiques que j’aurais voulu aborder davantage et mieux. L’une d’elles concerne la question du handicap. Il me semble qu’on en parle souvent mal et trop peu. Les discours sur le handicap donnent souvent l’impression de s’adresser aux personnes handicapées par obligation, avec une méconnaissance totale des problèmes et des accents charitables inutiles et déplacés.
Or les difficultés des personnes handicapées à trouver leur juste place dans la société ne sont pas acceptables et le regard sur le handicap doit changer. On le sait peu, mais 10% de la population est reconnue comme souffrant d’une forme de handicap. L’intégration de toutes ces personnes doit absolument être une priorité des années à venir. C’est une question fondamentale dans la lutte contre toutes les formes de discrimination.
La loi votée en février 2005, qui avance notamment “le droit de tout enfant handicapé à être scolarisé dans l’école de son quartier”, n’est pas satisfaisante. Elle est partielle, insuffisante et souvent mal appliquée, faute de moyens financiers. Elle ne répond pas aux aspirations des personnes handicapées, comme j’ai pu le mesurer lors de mes rencontres sur le terrain.
Je souhaite pouvoir oeuvrer à l’Assemblée nationale en faveur d’une politique ambitieuse, dans tous les domaines de la vie, afin que chaque personne handicapée puisse disposer d’un réel projet de vie. Je veux vivre dans une société dans laquelle le handicap n’est pas caché car dérangeant ; une société qui cesse d’ostraciser la différence ; une société, enfin, qui compose avec tous ses membres et donne sa chance de la même façon à chaque individu.
La première priorité est l’intégration scolaire : la règle doit être l’intégration en milieu ordinaire, et les structures spécialisées l’exception, lorsque le handicap ne la rend réellement pas possible.
Un effort décisif doit également être engagé en terme d’accessibilité (voirie, bâtiments publics, transports, culture, sports, loisirs, logement) car l’un des droits de l’Homme les plus fondamentaux est la liberté d’aller et venir.
L’accès à l’emploi est bien sûr la condition de l’autonomie. Il passe par la formation tout au long de la vie, qui doit être ouverte aux personnes handicapées et le respect des obligations légales d’embauche, dans les entreprises et les administrations, qui devront accroître leur effort aujourd’hui largement insuffisant.
S’agissant des revenus, je souhaite qu’on se fixe comme objectif la partié de l’Allocation Adulte Handicapé avec le SMIC.
Enfin, j’estime que chaque loi votée devrait prendre en compte la question du handicap, comme c’est déjà le cas en Suède par exemple.
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