Je me permets de relayer la réflexion, que je partage, d'une jeune amie sur les temps scolaires. En effet, la France cultive le paradoxe d'avoir les journées et semaines d'école les plus chargées tout en totalisant l'un des plus grand nombre de semaines de vacances. Et cela, généralement au détriment des enfants dont on ne prend pas suffisamment en compte les rythmes de vie et d'attention.
Depuis deux semaines, c’est les vacances d’été pour tous les enfants de l’école élémentaire. Pourtant, lorsque la sonnerie retentit le 2 juillet, l’école n’est pas finie pour tout le monde.
En effet, depuis le printemps 2008 et sur l’initiative de Xavier Darcos, des stages de remise à niveau ont été institués dans toutes les académies : la première semaine des vacances de printemps, la première semaine de juillet ainsi que la dernière semaine d’août, les élèves en difficulté de CM1, CM2, peuvent bénéficier de 15 heures de soutien scolaire réparties sur 5 jours.
Dans l’académie de Besançon, ce sont environ 200 élèves qui ont participé à ces stages organisés dans les différentes écoles entre le 5 et le 9 juillet.
Or, si l’objectif de lutte contre l’échec scolaire est louable, je crois qu’il faut s’inquiéter de cette mesure.
Il faut rappeler tout d’abord qu’elle a été adoptée dans le même temps que la suppression des postes d’enseignants, qui venaient faire du soutien aux enfants pendant les temps scolaires. Elle s’inscrit dans une politique de réduction des moyens donnés à l’éducation. Il ne s’agit en aucun cas d’un investissement supplémentaire de l’Etat pour ces enfants en difficulté.
Au-delà, ces stages sont un nouveau témoin de la non prise en compte des rythmes scolaires, qui seraient adaptés aux enfants.
Cette semaine de remise à niveau est placée après 11 semaines de classe. Est-ce judicieux ? On peut largement en douter. Les enfants ne sont pas dans des conditions optimales pour travailler. C’est ainsi que toutes les dernières mesures votées par le gouvernement ont été prises sans aucune réflexion sur les rythmes de l’enfant. La suppression du samedi matin, ainsi que le soutien scolaire placé en fin de journée ou en fin de matinée en témoignent.
C’est pourquoi, il serait aujourd’hui nécessaire d’engager un vrai débat sur l’organisation des années, des semaines et des journées des écoliers.
Il serait important d’utiliser au mieux les moments où la vigilance et l’attention sont optimales (entre 9h30 et 11h et entre 14h30 et 16h) pour les apprentissages fondamentaux et de diversifier les autres temps scolaires de la journée. De la même façon, il faudrait repenser l’année scolaire pour alléger les journées des enfants et les rendre plus agréables.
L’égalité des chances et la réussite de tous passent aussi par une organisation optimale des temps scolaires adaptés au rythme de l’enfant.
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