Bonne nouvelle, le chômage poursuit sa décrue. Un contexte mondial florissant dont profite l’Union européenne et donc la France. Une situation démographique bénéfique à l’arithmétique basique avec le départ à la retraite de centaines de milliers de Français chaque année a pour conséquence l’entrée rendue plus aisée sur le marché du travail.
Mais aujourd’hui, tout le monde conteste ces chiffres. Les statisticiens du Ministère de l'Emploi ont eux-même fait grève le mois dernier contre la parution de leurs propres chiffres. Non parce que l’on remettrait en cause le principe de la baisse du nombre de demandeurs d’emplois de catégorie 1 (les seuls comptés dans les chiffres officiels, représentant à peu près 50 % du total et ne concernant que les personnes immédiatement disponibles, en quête d'un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) mais parce que pour des raisons électorales, on oublie de comptabiliser ceux qui sont en situation difficile.
On oublie, par exemple, les travailleurs à temps partiel, qui représentent actuellement environ un tiers des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE. Ils travaillent chaque mois à temps partiel et sont donc au chômage partiellement, car contrairement aux idées dispensées par les chantres du libéralisme, ils n'occupent cet emploi à temps partiel non pas par choix mais par contraintes. J’ajoute que l'indemnisation des demandeurs d'emploi reste aussi un problème, puisque moins de la moitié d'entre eux sont pris en charge par l'assurance chômage.
Cela suffit. Le tripatouillage ne masque qu’un temps la réalité. Celle que je rencontre tous les jours, à votre contact, cette réalité tragique pour un pays développé qui, pour se donner bonne conscience, se dissimule à lui-même la réalité. C’est vrai pour le chômage, c’est vrai pour la pauvreté et bien d’autres sujets comme les violences.
Elue députée, je me battrai pour donner à tous une dignité. Elle passe aussi par le simple fait d’être reconnu dans sa souffrance.
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