La première conférence nationale sur le handicap s’est tenue le 10 juin. L’objectif de cette conférence était de faire un bilan de la loi Handicap du 11 février 2005, intitulée loi sur « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». La question du handicap n’a connu que deux grandes lois. Ainsi, avant celle de 2005, la loi de 1987 avait fixé une obligation pour les entreprises de plus de 20 salariés de compter au moins 6 % de salariés handicapés. Faute de quoi les entreprises étaient condamnées à verser une somme compensatoire à l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).
On le sait peu, mais 10 % de la population est reconnue comme souffrant d’une forme de handicap. 1,3 million de personnes handicapées vivent d’un minimum social : 500 000 du minimum invalidité, 810 000 de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Ces deux aides s’élèvent à 628,10 euros par mois. En 2004, seuls 23,2 % percevaient un salaire. Leur taux de chômage s’élève à 17 %. Les salariés handicapés représentent 2,7% des salariés du privé et 3,1% des salariés du public.
Un handicap est une inégalité que la société doit rééquilibrer en favorisant les conditions de vie de celles et ceux qui en sont victimes. Il est inadmissible que l’on doive payer plus ou quémander l’accessibilité à l’information lorsque l’on est atteint d’un handicap. C’est à la société d’adapter ses structures, en aucun cas l’inverse.
Les propositions de Nicolas Sarkozy :
- 50 000 places d’accueil en plus en 5 ans pour les enfants et les adultes souffrant d’un handicap lourd
- Revalorisation de l’AAH de 25 % en 5ans, dont le montant serait calculé tous les 3 mois et non plus tous les ans
- Contraindre les entreprises à respecter la loi, notamment en augmentant les pénalités en cas de non respect
- Une accélération des travaux pour combler le retard en matière d’accessibilité
Le point de vue des associations :
Elles reconnaissent un discours volontariste nécessaire, mais constatent que beaucoup des objectifs affirmés par Nicolas Sarkozy était déjà prévus par la loi de 2005 et ne se sont pas encore traduits dans les faits. Elles s’inquiètent également des moyens mobilisés pour une mise en œuvre effective des mesures.
Elles regrettent que le Président ne se soit pas davantage avancé sur la question des ressources des personnes handicapées. Même une revalorisation de 25 % de l’AAH maintient les personnes handicapées en dessous du seuil de pauvreté de 817 euros.
Pour les personnes qui ne peuvent travailler, leurs ressources sont donc condamnées à rester en dessous du seuil de pauvreté.
Pour les personnes qui sont sensées pouvoir travailler, c’est-à-dire dont le taux d’invalidité est inférieur à 80 %, le risque est grand de voir leurs ressources encore diminuer. En effet, considérés aptes à travailler ils risqueraient de perdre leur AAH (628 euros) pour un RMI (413 euros) si elles ne trouvaient pas d’emploi. Quand on sait la difficulté pour nombre de valides à sortir du chômage ou à trouver un emploi stable et correctement rémunéré, on ne peut que partager leur inquiétude.
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