Dans deux jours maintenant, nous sommes appelés à nous rendre aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. Ce moment de la vie démocratique du pays est particulièrement important, car il permet de sceller à nouveau notre pacte républicain. De nombreux sujets, de nombreux domaines de notre vie quotidienne et des grands enjeux d’avenir ont été soumis au débat public. Pourtant, un sujet a, à mon sens, quelque peu été absent de ce débat : la justice. Ségolène Royal a cependant formulé des propositions claires, ambitieuses et nécessaires dans son Pacte présidentiel. Il s’agit des propositions 56 à 59 : doubler le budget de la justice, faciliter l’accès à la justice des plus modestes, etc. Ces mesures ont d’ailleurs notamment été inspirées du rapport de la Commission parlementaire sur l’affaire d’Outreau, présidée par le député socialiste André Vallini.
Si les questions de justice ont été relativement absentes de cette campagne présidentielle, elles occupent une place importante dans l’actualité. Mais les quelques affaires pénales très médiatisées masquent pourtant la grande multitude d’affaires que la justice civile traite au jour le jour. Or c’est bien là que commence le divorce entre les citoyens et leur justice : les affaires dont on parle restent exceptionnelles, tandis que la justice civile, qui a pour mission de trancher les conflits entre particuliers, décide quotidiennement, dans l’indifférence générale, de la vie de nombreux de nos concitoyens.
Ce sont ces drames de la vie ordinaire qu’il faut prendre en compte avant toute autre chose, ces malheurs et ces détresses qui alimentent en silence nos Palais de Justice. Avoir la possibilité de faire valoir ses droits correctement, rapidement, et efficacement est une condition sine qua none du sentiment citoyen et de la dignité de l’individu. Établir une véritable égalité requiert l’existence d’un appareil judiciaire indépendant et efficace. C’est un outil de réparation des injustices, qui permet de rétablir autant que possible l’équilibre entre tous les individus. Lui donner les moyens, humains et matériels, de son action, permettra à cette justice du quotidien de remplir efficacement son rôle.
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